Plus de 100 ans après son arrivée dans la capitale, la station Dupleix peut apparaître comme un arrêt parmi tant d’autres. Les fondations de la station reposent pourtant sur une histoire vieille de plusieurs siècles, qui abrite son lot de drames et de mystères.
En 1906, la station Dupleix ouvre officiellement et intègre la ligne 6 du réseau métropolitain de Paris. Elle tire son nom de la rue Dupleix qui rend elle-même hommage à Joseph François Dupleix, administrateur et colonisateur français. L’histoire aurait donc pu s’arrêter là mais les anecdotes qui se cachent derrière ce lieu et ce quartier sont pourtant plus nombreuses.
Avant le 16e siècle, le quartier est surtout connu pour être le lieu supposé de la défaite de troupes gauloises lors de la bataille de Lutèce en 52 av. J.-C. Plus tard, Louis XV souhaite faire construire sur ces terres une école militaire royale afin de rivaliser avec l’Hôtel des Invalides. Finalement sur pied, l’édifice est aussitôt transformé en poudrerie par la Convention. En 1794, le château subit d’importants dégâts lors de l’explosion d’une réserve de poudre. Alors que le nombre de morts reste indécis, il s’agit de la catastrophe industrielle la plus meurtrière de France. Une plaque rendant hommage aux victimes est d’ailleurs visible sur la Place Dupleix. Avec l’arrivée de plus en plus d’habitants, le quartier de Grenelle est finalement annexé à Paris en 1860 pour former avec Vaugirard et le quartier de Javel, le XVe arrondissement.
Les drames font définitivement partie de l’histoire du quartier. Avant la station, on trouvait auparavant le mur des Fermiers généraux, délimitant Paris pour des raisons fiscales. Ce mur sert pourtant de peloton d’exécution entre 1797 et 1815 pour de nombreux condamnés à mort. Parmi eux, on retient notamment Armand de Chateaubriand, cousin de l’écrivain, ou encore le général Malet, auteur du coup d’État de 1812 contre Napoléon.
Un objet fascinant qui alimente les théories
Autant d’histoires qui abritent forcément son lot de secrets et de mystères… Le plus fameux est sans doute celui qui entoure la station Dupleix de la ligne 6. De tous les piliers qui soutiennent la station aérienne, il en est un qui attire particulièrement l’attention. Alors que tous les autres ne comportent aucune décoration particulière, ce fameux pilier est donc le seul à être doté d’un fin tuyau, orné d’une étonnante décoration. On peut en effet voir une couronne et des lauriers entourer la sortie du tuyau. Le seul problème, c’est que personne ne semble savoir à quoi sert cet objet ! De plus, difficile de dater l’année d’installation de cette curiosité.
Depuis plusieurs années, la question hante les esprits des curieux qui tentent par tous les moyens de résoudre cette énigme. À l’image d’une véritable chasse au trésor, plusieurs théories reviennent souvent. Un tuyau permettant de pomper de l’eau pour les pompiers, une ancienne lanterne d’éclairage ou encore un système de haut-parleur pour communiquer avec le métro… Les interprétations sont nombreuses. Et si ce tuyau était lié au fameux château de Grenelle ? Nul ne sait et de nombreux services dans Paris étaient eux aussi dans l’incapacité de résoudre le mystère de cet objet insolite…. Jusqu’à aujourd’hui !
Le mystère est enfin résolu grâce à nos confrères de Paris-bise-art. Le fameux objet est en réalité un manomètre public. Généralement posé sur des becs de gaz, le manomètre permettait la recherche de fuites sur le réseau d’alimentation en eau. Derrière la petite grille située au centre de l’objet, on pouvait notamment y lire la nature de l’eau, le numéro du poste ou encore le diamètre de la conduite.
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