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L’histoire de Marie-Louise Bouquiaux, le “monstre de Ménilmontant”

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De Ravaillac à Guy Georges, en passant par Landru, nombreux sont les criminels à avoir semé la terreur dans les chaumières parisiennes et a avoir agité les faits divers au fil des siècles. Cependant, nous nous intéressons aujourd’hui à une affaire méconnue mais tout à fait sanglante, celle de Marie-Louise Bouquiaux, surnommée “le monstre de Ménilmontant”…

Qu’est-ce qui a pu valoir ce macabre surnom à cette riveraine du Nord de Paris ? Marie-Louise Bouquiaux aurait pourtant bien pu appartenir au commun des mortels, tant elle est passée près du crime parfait…

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Il faut alors remonter 70 ans en arrière, lors d’une glaciale nuit de février 1948, pour entrevoir l’horreur. Marie-Louise, femme autoritaire, est alors lasse des tribulations infidèles de son mari, Émile Bouquiaux, étant lui-même excédé par l’attitude de sa femme. Cette dernière invite sa soeur et sa nièce à boire le café à la tombée de la nuit dans sa maison du 53 rue de Reuilly… S’en suivent alors de longues heures de discussion jusqu’à l’aube. À 5 heures du matin, après moult ardents échanges avec ses hôtes du soir, c’en est trop, la maîtresse de maison monte d’un pas décidé vers la chambre dans laquelle dort paisiblement son mari.

Seulement voilà, ce qui s’annonçait être une houleuse explication conjugale va rapidement tourner vinaigre : haussements de ton et cris vont laisser place à la folie de la mère Bouquiaux, à ses gifles et ses coups. La tournure des événements deviendra dramatique lorsque Marie-Louise, s’étant équipée au préalable d’un couteau, assénera un coup de lame fatal à Émile, scellant cette scène de ménage comme l’ultime querelle du couple.

Marie-Louise Bouquiaux a tué son mari mais elle ne se dénoncera pas. C’est même avec l’aide de ses invitées qu’elle se résoudra à faire disparaître le cadavre du pauvre Émile. Ce dernier mesurant 1m53, c’est dans un landau qu’on déplacera le corps ! Seul souci : la tête de l’homme dépasse de son linceul… Pas un problème pour la meurtrière, qui utilisera l’arme du crime pour décapiter l’homme qui l’a rendu un temps heureuse. Les trois femmes font désormais face à un problème de taille : comment disposer du corps ? Problème auquel elles répondront froidement : le corps d’Émile sera jeté du landau à la Seine à une heure tardive, du haut du pont d’Austerlitz, et la tête sera enterrée dans le cimetière de Thiais.

Une petite dizaine d’années passèrent pendant lesquelles le secret de la famille Bouquiaux resta enfoui. Marie-Louise n’était qu’à quelques mois de la prescription décennale lui permettant d’être définitivement hors de portée de la justice concernant l’affaire. C’est pourtant à ce moment précis que la nièce, complice du crime, se disputera farouchement avec son époux, laissant à cette occasion échapper ces quelques mots : “Tiens, les hommes, vous devriez tous finir comme l’oncle Émile !”. Le mari, désemparé, somma sa femme de questions jusqu’à obtenir un aveu. Effrayé, il ira confier ce secret à sa maîtresse, de peur qu’un sort similaire ne lui tombe dessus.

Très vite, le secret de famille deviendra une rumeur de quartier, et le monstre de Ménilmontant sera traîné face à la justice en novembre 1958. Le verdict tombe : Marie-Louise Bouquiaux est condamnée aux travaux forcés à perpétuité.

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