Depuis 1867, cette charmante rue du 14e arrondissement porte le nom de l’inventeur de l’appareil photo (appelé le daguerréotype) : Louis Daguerre. C’était peut-être un signe sur sa destinée, puisqu’elle est devenue au 20e siècle le repaire de nombreux artistes, peintres, sculpteurs et bien sûr photographes ! Aujourd’hui c’est encore l’un des axes les plus animés du quartier.
Une voie très ancienne
Cette rue existait déjà en 1730, lorsque ce territoire faisait partie de la commune de Montrouge et non pas encore de Paris. Il s’agissait alors d’un petit chemin, qui fut appelé ensuite “rue de la Pépinière” car il s’y trouvait une grande exploitation de plantes exotiques et d’ornement. Puis la pépinière laissa sa place aux immeubles et la rue prit le nom de Louis Daguerre, le père de la photographie (avec Nicéphore Niépce bien sûr !).
Le rendez-vous des artistes
Au début du 20e siècle, Montparnasse est le quartier parisien à la mode fréquenté par tous les artistes en vogue : nombre d’entre eux s’installent alors à quelques pas de là , dans la rue Daguerre. Les sculpteurs Guino et Takis y ouvrent leur ateliers tandis qu’Alexandre Calder séjourne à l’hôtel du n°22. Les peintres Toshio Bando, Vignoles, Langlois, Legros, Jaffe et Hayter travaillent aussi ici, tout comme le photographe Roger Parry, ou encore Agnès Varda qui restera pendant 70 ans dans sa maison du n°86.
Un haut-lieu de la création
Sa société de production quant à elle est toujours au n°83, non loin d’un atelier de conservation et de restauration d’oeuvres d’art et d’un atelier de maroquinerie (au n°63), ainsi que d’un studio de photographie (au n°56). Mais les artistes et artisans n’ont pas été les seuls à être inspirés par ici : c’est aussi rue Daguerre que fut développée la sécurité sociale ! Par le ministre du travail d’après guerre (1945-1947), Ambroise Croizat, qui vécut jusqu’à sa mort au n°79.
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