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La fausse maison médiévale de la rue Volta

3 rue Volta

On a longtemps cru que cette maison était un trésor exceptionnel, un des derniers vestiges du Moyen-Age. La légende et la popularisation de cette maison commencent sous le Second Empire, à une époque où se développe un important mouvement de préservation du patrimoine architectural. Le but est en fait de limiter les dégâts causés au Paris historique par les grands travaux du baron Haussmann. Ce mouvement peut même compter sur d’éminentes figures, notamment Victor Hugo. La maison de la rue Volta est alors datée de la fin du 13e siècle. Alors que l’édifice est menacé de réalignement suite à des travaux en 1914, on fait ajouter une plaque avec la mention “1240” pour préserver la maison.

3 rue Volta vers 1900

Un débat qui prend fin au 20e siècle

De nouvelles recherches en 1979 vont alors révéler la vérité sur cet édifice. Il s’agit en réalité d’un pastiche de maison médiévale, bâtie par un bourgeois au 17e siècle ! On constate en effet que, jusqu’en 1644, le terrain est vierge de toute construction et ce n’est qu’à cette époque que les propriétaires font édifier l’immeuble actuel. Un édifice d’autant plus surprenant que la construction de maisons en pans de bois était interdite, de manière à éviter la propagation d’incendie.

Très vite, la demeure se voit ôter son titre de “plus vieille maison de Paris”. Pour un tel honneur, il faut en fait se rendre non loin de là, au 51 rue de Montmorency. C’est ici que se tient la maison de Nicolas Flamel, datant de 1407. Quant à la maison de la rue Volta, elle est aujourd’hui âgée de plus de 370 ans. Elle accueille notamment deux commerces chinois au rez-de-chaussée et cinq appartements, un par étage, reliés par un escalier des plus étroits.

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