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Le mystère des "momies" de Saint-Bonnet-le-Château

Par Leonard

A Saint-Bonnet-Le-Château, dans la Loire, le mystère des effrayantes “momies” suscite toujours autant de fantasmes, depuis leur découverte au XIXe siècle sous la nef de la collégiale. Retour sur l’une des énigmes les plus étranges de France…

Un meurtre collectif perpétré il y a 400 ans ? 

C’est en 1837, lors de travaux de rénovation sous la nef de la collégiale gothique de Saint-Bonnet-le Château, que des ouvriers firent la macabre découverte : 22 corps momifiés, tous plus expressifs les uns que les autres, entassés dans un tombeau. Une centaine d’années plus tard, les recherches en archéologie funéraires mettent en évidence de nombreuses traces de blessures à l’arme blanche, des coups d’épée voire de lance sur la plupart des corps… Ces résultats corroboreraient la thèse du meurtre collectif : morts lors d’une bataille particulièrement ensanglantée, hommes victimes d’un “tueur en série” ? Les hypothèses vont bon train…

La collégiale Saint Bonnet-le-Château surplombante l’adorable village…

Certaines théories faisaient remonter les momies au XVIe siècle, et plus particulièrement aux années 1560, période lors de laquelle aurait sévi dans la région de la Loire le terrible baron des Adrets, un noble pervers qui, selon la légende régionale, se serait rendu coupable de nombreuses exactions pendant les guerres de religion. Mais les datations au carbone 14 font remonter les corps à une date plus récente, certainement après les années 1650.

Qui étaient ces hommes momifiés ? 

Depuis une dizaine d’années, les recherches sur ces momies se sont affinées et ont notamment souligné l’existence d’une toile fine sur les corps, laissant supposer qu’il pourrait s’agir de nobles. L’hypothèse la plus crédible serait que ces hommes aient été des chefs militaires nobles, tués lors d’une bataille, lors des nombreuses guerres louis quatorzienne, et que l’on aurait inhumé à la collégiale de Saint-Bonnet-le-Château. Impossible, pour l’instant, d’en savoir plus sur l’identité des victimes, ni sur les raisons de cette inhumation collective…

Les misères et les malheurs de la guerre (le pillage), gravure réalisée par Jacques Callot (1633)

Quant aux visages pétrifiés des momies, cela ne serait que le produit de la décontraction des muscles, après le décès.

Toujours bien présents dans la crypte, les “momies” sont aujourd’hui les stars de la collégiale de Saint-Bonnet-le-Château. Fait particulièrement glauque, un festival de musique s’est exceptionnellement tenu, cette année, sous la nef de la collégiale, à quelques pas des célèbres momies… Pas sûr néanmoins que ces mystérieux locataires de la collégiale soient de grands mélomanes…

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