La France compte de nombreux sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce village extraordinaire, berceau de l’âge de fer, cet autre avec ses maisons blanches en forme de cône, cette ville qui possède la plus grande cathédrale en briques au monde, ou encore celle-ci, construite en forme d’étoile ! Et ce n’est bien-sûr là qu’un petit échantillon… Cette fois, c’est un célèbre et époustouflant monument romain que nous vous emmenons redécouvrir, lui aussi inscrit à l’UNESCO, et dont l’utilité, au moment de sa construction, est surprenante !
Un monument romain, pépite de l’UNESCO
L’histoire de ce site est en réalité bien plus ancienne que son fameux monument, bien que ce-dernier en soit la star ! En effet, on y trouve, à proximité, plusieurs grottes, dont deux sont classées Monument historique, et dont l’une d’elles tout particulièrement, la grotte de la Salpêtrière, constitue un site préhistorique majeur avec ses habitats qui se superposaient sur 6 mètres de hauteur et hébergeaient nos ancêtres il y a près de 20 000 ans !
Certaines de ces grottes nous font même remonter encore plus loin jusqu’au néolithique et même paléolithique, avec une faune fossile retrouvée datant de 700 000 à 600 000 av J.C ! Rien qui ne nous rajeunisse beaucoup donc ! Notre monument, lui, est tout de même bien moins ancien puisqu’il nous ramène à 50 après JC. Un petit voyage dans le temps tout de même qui attire chaque année près de 1 500 000 visiteurs, soit de quoi en faire le site antique le plus visité de France.
Une véritable prouesse architecturale de 50 000 tonnes !
Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985, ce monument situé au cÅ“ur des Gorges du Gardon, entre Nîmes, Uzès et Avignon est l’œuvre des Romains. Pour bâtir cette construction colossale, il aura fallu le travail de près d’un millier d’hommes pendant cinq ans. Le résultat est aussi bien un chef-d’œuvre technique qu’une véritable Å“uvre d’art aux dimensions exceptionnelles !
Avec ses 49 mètres de hauteur sur trois étages, ses 275m de longueur à son sommet (un peu moins toutefois que les 360 mètres lors de sa construction), ses 11 000 000 de blocs de pierres extraites des carrières romaines encore visibles à proximité, et ses 50 000 tonnes, c’est peu dire que l’édifice s’impose majestueusement dans le paysage.
Véritable joyau du patrimoine
Le site antique le plus visité de France est aussi l’un des vestiges romains les mieux conservés au monde, et surtout le seul pont antique à trois étages encore observable en l’état aujourd’hui. Avec ces trois niveaux d’arcades de dimensions inégales et la précision admirable de ses assemblages, ce monument est le témoin majeur des procédés de construction de son époque.
Il a toutefois subi un certain nombre de transformations et de restaurations à travers le temps. Un pont routier lui a notamment été accolé entre 1743 et 1747 par l’ingénieur Henri Pitot. Vous l’avez sans doute reconnu, il s’agit bien sûr du plus haut pont-aqueduc romain du monde et de la partie la plus spectaculaire de l’aqueduc de Nîmes qui compte une vingtaine de ponts : le Pont du Gard !
Une histoire qui… coule de source !
S’il a été abandonné au début du VIème siècle et a totalement changé de fonction à partir du Moyen-Âge, l’ouvrage avait pour mission initiale de permettre à l’aqueduc de Nîmes, long de près de 50 km, de franchir le Gardon afin d’acheminer quotidiennement 30 000 à 40 000 m3 d’eau, soit environ 460 litres par seconde, depuis la source de l’Eure, près d’Uzès, jusqu’à la ville romaine de Nemausus, aujourd’hui Nîmes.
En effet, la population étant devenue trop importante, Nemausus ne pouvait plus se contenter de la fontaine située au pied du mont Cavalier pour se ravitailler en eau potable et alimenter les thermes, lieux de vie sociale importants à cette époque. Face à l’obstacle que représentait la rivière du Gardon, les ingénieurs romains renoncèrent rapidement à l’idée de percer les sols et d’enfouir 50 kilomètres de canalisation sous terre.
C’est ainsi que débuta alors la construction de l’aqueduc. Le dénivelé entre les points de départ et d’arrivée n’étant que de 12,6 mètres, l’eau mettait environ une journée pour parvenir, par gravité, à destination, dans un grand bassin circulaire en pierre. Elle rejoignait ensuite les différents lieux de distribution grâce à des canalisations en plomb. Le Pont du Gard remplit cette fonction d’alimentation en eau jusqu’au VIème siècle. Il est aujourd’hui possible de visiter sa canalisation afin de mieux comprendre son fonctionnement.
Le Pont du Gard, un site incontournable de notre patrimoine
Un musée raconte les 2000 ans d’histoire du monument à travers des visites virtuelles, des maquettes, des reconstitutions à l’échelle réelle, ou encore des ambiance et théâtre sonores. Un espace est également prévu pour les 5-12 avec différentes activités pédagogiques autour des thèmes qui entourent le Pont du Gard et son histoire. Une histoire que l’on peut aussi découvrir à travers un film documentaire projeté dans une salle de cinéma. Enfin, une exposition temporaire est proposée chaque année sur 600m2.
Situé à Vers-Pont-du-Gard, ce monument en lui-même est à découvrir à travers une visite libre ou guidée, ou au cours d’une randonnée. Il est mis en lumière à travers une projection de vidéo mapping chaque soir, à la nuit tombée, jusqu’à 00h entre mai et septembre, et jusqu’à 22h le reste de l’année. Une merveilleuse mise en beauté, évidemment à ne pas rater si vous êtes de passage dans la région.
Le Pont du Gard
La Bégude – 400 route de Pont du Gard
30210 Vers-Pont-du-Gard
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Image en Une : Reflet du Pont du Gard dans le Gardon © Facebook Site du Pont du Gard
Mélina Hoffmann